lundi 23 mai 2011

Voir, Juger, Agir – Cinquante ans de pratique sociale de l’EgliseCatholique

Ce mois de mai 2011 marque le 50ème anniversaire de la publication par le pape Jean XXIII de l’encyclique Mater et Magistra qui commémorait à son tour le 70ème anniversaire de la publication par le pape Léon XIII de l’encyclique pionnière de Rerum Novarum sur la condition ouvrière.

Peu de personnes se souviennent que c’était Joseph Cardijn qui avait proposé au pape de publier cette encyclique au cours d’une audience qui lui avait été accordée en mars 1960. A la demande du pape, Cardijn avait alors rédigé un document d’une vingtaine de pages où il rassemblait diverses idées et suggestions pour l’encyclique qu’il préconisait.

Quatorze mois plus tard, le 15 mai 1961, Cardijn lui-même eut la surprise de découvrir que l’encyclique Mater et Magistra que le pape Jean venait de publier adoptait de manière spécifique la fameuse méthode du “Voir-Juger-Agir” dont il s’était fait le héraut tout au long de sa vie.

« Pour traduire en termes concrets les principes et les directives sociales, on passe d'habitude par trois étapes, » écrit le pape Jean, « relevé de la situation, appréciation de celle-ci à la lumière de ces principes et directives, recherche et détermination de ce qui doit se faire pour traduire en actes ces principes et ces directives selon le mode et le degré que la situation permet ou commande. »

« Ce sont ces trois moments que l'on a l'habitude d'exprimer par les mots : voir, juger, agir. Il est plus que jamais opportun que les jeunes soient invités souvent à repenser ces trois moments, et, dans la mesure du possible, à les traduire en actes ; de cette façon, les connaissances apprises et assimilées ne restent pas en eux à l'état d'idées abstraites, mais les rendent capables de traduire dans la pratique les principes et les directives sociales. »

Sous l’inspiration de Cardijn le pape Jean incorporait donc de manière spécifique la méthode du “Voir-Juger-Agir” dans l’enseignement social et la pratique de l’Eglise catholique.

Quatre années plus tard, dans son intervention au Concile de Vatican II sur la liberté religieuse, Cardijn, alors cardinal, devait insister sur l’importance de cet héritage :

« Cette liberté intérieure, même si elle existe en germe dans toute créature humaine comme un don naturel, requiert une longue éducation et elle s’en­tretient de trois façons : voir, juger et agir. Si, grâce à Dieu, nos soixante années d’apostolat n’ont pas été vaines, c’est parce que nous n’avons pas voulu que les jeunes vivent longtemps à l’abri des dangers, coupés de leur milieu de vie et de tra­vail, mais que nous avons fait confiance à leur liberté, pour une meilleure éducation de celle-ci. Nous les avons aidés à voir, à juger et à agir par eux-mêmes, en entreprenant d’eux-mêmes une action sociale et culturelle, en obéissant librement aux autorités, afin de devenir des témoins adultes du Christ et de l’Evangile, conscients d’être responsables de leurs frères et de leurs sœurs du monde entier, » disait-il alors (20 septembre 1965), en utilisant une formule qui rappelle la fameuse définition de la « démocratie » adoptée par le mouvement du Sillon de Marc Sangnier, qui la décrivait comme « une organisation sociale qui tend à porter au maximum la conscience et la responsabilité de chacun. »

De fait la formule du “Voir-Juger-Agir” de Cardijn résumait avec précision la “méthode d’éducation démocratique” qui avait été utilisée dans les ”cercles d’étude” dont le Sillon s’était fait le pionnier au tournant du 20ème siècle.

« Tout citoyen doit : 1° Connaître l'état de sa patrie; lorsque la situation est mauvaise, il doit 2° chercher les remèdes; enfin, les remèdes trouvés il doit 3° agir, » écrivait Marc Sangnier pour décrire la méthode d’enquête utilisée par le Sillon dès l’année 1899.

C’est Cardijn qui a, de fait, perfectionné cette méthode pour en faire la fondation du mouvement de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) avant que celle-ci ne soit adoptée par tant d’autres mouvements et associations d’apostolat de laïcs.

« Des militants et des membres, » déclarait Cardijn au cours du 1er Congrès International de la JOC en 1935, « .apprenant à VOIR, JUGER ET AGIR : à VOIR le problème de leur destinée temporelle et éternelle, à JUGER la situation présente, les problèmes, les contradictions, les exigences d’une destinée éternelle et temporelle, à AGIR en vue de la conquête de leur destinée éternelle et temporelle, »

Cardijn s’est lui-même perçu comme un enseignant, un éducateur pour la jeunesse ouvrière. Aujourd’hui, cinquante ans après l’encyclique Mater et Magistra, nous voyons clairement qu’il a de fait rempli ce rôle pour l’ensemble de l’Eglise.

Aussi, tandis que nous célébrons le demi-siècle de “l’encyclique du Voir-Jugé-Agir”, nous renouvelons la demande formulée en 1998 par des anciens responsables de la JOC Internationale : que Cardijn soit reconnu comme “Docteur de l’Eglise”.

Communauté Internationale Cardijn

20 mai 2011

Cardijn a appris l'Eglise à voir, juger, agir

Ce mois de mai 2011 marque le 50ème anniversaire de l’adoption de la méthode du “Voir-Juger-Agir” dans l’enseignement et la pratique sociale de l’Eglise Catholique.

La “Communauté Internationale Cardjin” (Cardijn Community International – CCI) se souvient que c’est le cardinal Joseph Cardijn, fondateur de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) qui avait suggéré au Pape Jean XXIII de publier une encyclique pour marquer le 70ème anniversaire de l’encyclique historique Rerum Novarum de Léon XIII.

Dans sa réponse le pape Jean XXIII avait alors demandé à Cardijn de fournir un aperçu des questions qu’il conviendrait d’aborder ; ce qu’il fit en envoyant un mémorandum d’une vingtaine de pages au pontife.

Lorsque l’encyclique Mater et Magistra a été publiée un an plus tard elle indiquait que :

« pour traduire en termes concrets les principes et les directives sociales, on passe d'habitude par trois étapes : relevé de la situation, appréciation de celle-ci à la lumière de ces principes et directives, recherche et détermination de ce qui doit se faire pour traduire en actes ces principes et ces directives selon le mode et le degré que la situation permet ou commande.

« Ce sont ces trois moments que l'on a l'habitude d'exprimer par les mots : voir, juger, agir. »

« Nous pensons que même Cardijn a dû être surpris de découvrir cette reconnaissance de sa méthode dans l’encyclique », commente à ce propos le responsable de la Communauté Internationale Cardijn, MJ Ruben.

« Depuis lors, » poursuit MJ Ruben, « la méthode du “Voir-Juger-Agir” a été reconnue et adoptée par l’ensemble de l’Eglise »

« Cela prouve que Cardijn a rempli un rôle d’enseignant pour toute l’Eglise, et non pas uniquement pour la Jeunesse Ouvrière… »

« Et c’est une raison supplémentaire, » conclut MJ Ruben, « d’espérer que Cardijn sera un jour reconnu comme Docteur de l’Eglise. »

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Tiersmonde.net

LIEN

Voir, Juger, Agir – Cinquante ans de pratique sociale de l’Eglise Catholique (Communauté internationale Cardijn)

samedi 21 mai 2011

La JOC française veut redéfinir sa dimension ouvrière

Deux cent jeunes responsables de la JOC française se réunissent ce weekend pour une assemblée générale extraordinaire afin de réfléchir sur la dimension ouvrière du mouvement.

Alors que la société française a subi ces dernières décennies de profondes mutations sociologiques, la JOC tient en effet à redéfinir sa dimension ouvrière pour mieux répondre aux préoccupations des jeunes issus de milieux populaires, dit la Croix.

Parmi les questions à l’ordre du jour : « Qui sont les jeunes ouvriers aujourd’hui ? Qui sont ces jeunes invisibles qu’on ne retrouve pas dans les institutions de la République ? » Un communiqué de JOC souligne qu’« il est important aujourd’hui de donner une voix et une existence à ces jeunes ». D’où l’importance de redéfinir la vocation du mouvement.

C’est au mois d’octobre dernier, lors d’une réunion nationale, que cette question a été soulevée. « La précarité, l’individualisme et l’isolement se sont installés au point de nous faire croire que le collectif n’existe plus et que nous sommes des individus isolés », explique Stéphane Haar, président de la JOC.

« Depuis 80 ans, poursuit-il, la société a connu des changements qui rendent le public ouvrier de la JOC et la conscience ouvrière plus difficiles à définir. À partir de leurs questionnements sur les mots « ouvrier » et « milieux populaires », la JOC souhaite redéfinir cette jeunesse ouvrière pour lui donner une place dans la société française. Aujourd’hui ce sont des millions de jeunes qui restent invisibles et exclus ».

SOURCE

La JOC souhaite redéfinir la dimension ouvrière du mouvement (La Croix)