mercredi 30 mai 2012

Pierre Ceyrac n'a jamais oublié 'les autres'

Le missionnaire jésuite français, Pierre Ceyrac, est mort à Chennai, Inde, aujourd'hui à l'age de 98 ans.

Ceux qui ont eu la chance de croiser ce prophète du XXe siècle à Loyola College, la grande université jésuite de Madras où Pierre Ceyrac s’était installé depuis 1952, sont restés frappés par son inlassable bonté, écrit Claire Lesegretain dans La Croix.

« Il ne peut garder la moindre roupie plus de quelques minutes », disait de lui un de ses frères jésuites, habitué à voir la frêle silhouette du P. Ceyrac engloutie sous une nuée d’enfants souriants et de mendiants en haillons à chaque fois qu’il franchissait le portail de l’université. Le vieux jésuite donnait tout ce qu’il avait en poche.

Pierre Ceyrac, né le 4 février 1914 à Meyssac, en Corrèze (France), plus connu sous le nom de Père Ceyrac, était connu notamment pour son engagement auprès des étudiants universitaires en Inde et auprès des populations les plus pauvres.

« Je me rappellerai toujours cette phrase du premier jociste français, » il écrivait beaucoup plus tard.

« Il s’appelait Georges Quiclet ; il avait été formé par le chanoine Cardijn fondateur de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne). C’était en 1936, en plein Front Populaire. Georges visitait régulièrement la caserne de Toulouse où je faisais mon service militaire. Il animait nos réunions. Réunions qui se terminaient toujours par cette petite question qu’il nous posait : « Et les autres ? ». C’est une question grave, essentielle, qui dérange. Et mon frère qui ne croit pas ? Et mon frère qui a faim ?... »

« Nous sommes des êtres pour les autres. C’est tellement important ! Nous sommes des hommes, des femmes pour les autres. Et la grande tristesse de la vie de beaucoup de gens, c’est qu’ils restent fermés sur eux-mêmes »

Père Ceyrac a aussi connu Cardijn lors des visites à l'Inde de ce dernier, dit MJ Ruben, secrétaire-général de la Cardijn Community International.

Le 9 octobre 1937, le jeune jésuite embarque à Marseille pour les Indes britanniques; il va consacrer sa vie à ce pays. Il apprend le tamoul et le sanscrit, à l'université de Madras, devenant le premier diplômé étranger dans ces disciplines. Il enseigne ces langues au Loyola College de Madras.

Fédérant autour de lui un réseau d'étudiants, il crée avec eux en 1969, la ferme de Manamaduraï (au sud du Tamil Nadu) offrant à des milliers de villageois travail et nourriture.

Puis il lance dans les villages aux alentours de cette ferme, l'opération Mille puits pour montrer comment fertiliser les terres incultes. Plus de 250 000 personnes bénéficient de ces aménagements.

Il répond en 1980 à l'appel du Père Arrupe, supérieur général des jésuites, et du service jésuite des réfugiés [JRS] et part comme volontaire à la frontière Cambodge-Thaïlande, accueillir les premiers milliers de réfugiés cambogiens fuyant le régime de Pol Pot. Il met toute son énergie à les écouter et est chargé de l'éducation dans les camps de Site II et de Khao I D.ang. Il y croise les routes de Bernard Kouchner et du professeur Alain Deloche. Il quitte ce travail aux frontières en 1992.

L'"association Père Ceyrac" se crée en 1991.

De retour à Madras (Chennai), il crée le mouvement " les mains ouvertes" : rencontre et accueil d'enfants de familles très pauvres dans des lieux de vie (Singanur, Pellakupam, Paranamkeni, etc.) Au lendemain du séisme du 26 décembre 2004 dans l'océan Indien, il porte secours aux réfugiés et orphelins de cette tragédie.

À plus de 90 ans, il a sillonné la côte sud de l'Inde pour apporter aide et réconfort dans les village de pêcheurs.

SOURCES

Le jésuite missionnaire Pierre Ceyrac est mort (La Croix)

Pierre Ceyrac (jésuite) (Wikipedia.fr)

Et les autres (Pierre Ceyrac, Spiritualité 2000)


Le père Ceyrac (Association Père Ceyrac)





samedi 19 mai 2012

La JOC française attend l'action du nouveau gouvt

L’annonce du nouveau gouvernement est un signe fort à destination d’une jeunesse de milieux populaires qui se bat au quotidien face au chômage, aux précarités et aux discriminations, selon la JOC française.

« La Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) salue les nominations de Valérie Fourneyron au ministère chargé de la Jeunesse et de l’Education Populaire et de Cécile Duflot à l’Egalité des territoires et au logement ainsi que la nomination de deux anciens jocistes au gouvernement, » lit un communiqué de presse.

La nomination de Valérie Fourneyron est « un signe encourageant au regard de son action à Rouen où elle a soutenu des projets locaux au service de l’emploi des jeunes comme le relais jeunes solidaires “Dynamik emploi” de la JOC ».

« Si l’accolement de la jeunesse avec les sports est regrettable, regrette la JOC, la présence de l’éducation populaire dans le portefeuille ministériel est une bonne nouvelle. »

« Les espoirs suscités par la campagne de François Hollande sont maintenant appelés à devenir des actes concrets. »

« La JOC, première association nationale de jeunes de milieux populaires, souhaite travailler activement avec le nouveau gouvernement pour construire des politiques publiques qui tiennent compte de leurs réalités de vie. »

« Avec un réseau de 30.000 jeunes, dans toutes les régions de France et dans plus de 300 zones urbaines sensibles (ZUS), la JOC porte des réalités de vie et des propositions concrètes sur toutes les questions de jeunesse (emploi, éducation, famille, quartier…) »

« Parmi ces nombreuses questions de jeunesse qui attendent le nouveau gouvernement celles de l’emploi et de l’insertion professionnelle sont des priorités pour les jeunes de milieux populaires. »

"Chômage, précarité, stigmatisation, discriminations ont augmentés dans les quartiers durant la présidence de M. Sarkozy. La campagne de François Hollande a créé des espoirs à ne pas décevoir, » conclut le communiqué.

SOURCE

Le nouveau gouvernement attise les espoirs des jeunes de milieux populaires (JOC France)

La JOC se félicite de la composition du nouveau gouvernement (La Croix)

mercredi 16 mai 2012

Le MRJC au Matignon

Jean-Marc et Brigitte Ayrault (Source: Wikipedia.fr; jmayrault CC 2.0)
Le nouveau premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, ainsi que son épouse Brigitte, sont tous deux anciens du Mouvement rural de la jeunesse catholique, héritier de la JAC d'autrefois.

À 18 ans, il milite au Mouvement rural de la jeunesse chrétienne (MRJC), émanation de la Jeunesse agricole catholique, à laquelle a appartenu son père avant la guerre, rapporte La Vie.

"Jean-Marc Ayrault vient de la culture 'catho de gauche', confirme Jacques Ricot, philosophe et nantais. Il ne renie pas ses engagements humanistes et reste marqué par l’investissement militant de sa jeunesse. Mais il est sur la réserve à ce sujet. Il n’a jamais eu envie de se proclamer chrétien."

Au MRJC, le jeune homme se forme au militantisme. Surtout, il y fait une rencontre capitale : sa future épouse. Brigitte Ayrault Elle est née, comme lui, à Maulévrier. Ses parents étaient agriculteurs. Les deux familles fréquentaient la même église. Mais les écoles n’étant pas mixtes, les jeunes gens ne se sont rencontrés que bien plus tard, en s’engageant au MRJC. Elle est tombée amoureuse la première, ce que confirme son mari d’un pudique hochement de tête.

"Notre histoire d’amour s’est construite en même temps que notre engagement politique", confie cette femme élégante, professeur de français à la retraite.

Après leur mariage, en 1971, ils vivent au Sillon de Bretagne, ensemble HLM abritant 3 000 locataires à Saint-Herblain, limitrophe de Nantes.

C’est là que naissent leurs deux filles, Ysabelle, nommée en hommage à Allende, dont la fille portait ce prénom, et Élise. "Nous y avons passé six ans de bonheur", se rappelle Brigitte Ayraul.

SOURCE

Jean-Marc Ayrault, l'homme fort du président Hollande (La Vie)